Le CRPG, laboratoire du CNRS, est initié par Marcel Roubault en 1953 dans les murs de l’école de Géologie. Grâce au dynamisme des acteurs de l’Université de Nancy et dans la vague de développement régional amorcée par le CNRS, le CRPG entre dans ses murs dessinés par l’architecte Jean Bourgon en novembre 1961 en même temps que se développent de l’autre coté de la regrettée passerelle les laboratoires de l’Ecole de Géologie.

Photographie du bâtiment du CRPG en 1963
Photographie du bâtiment du CRPG en 1963

Dès son origine, le centre est fondé sur une très forte infrastructure analytique qui reste aujourd’hui une de ses originalités. Construit dans l’âge d’or de la géochimie, le CRPG prend rapidement une place visible pour l’analyse chimique des éléments majeurs et traces des roches avec Kuppusami Govindaraju comme acteur incontournable. C’est au début, sur la compréhension des formations métamorphiques et granitiques françaises que se portent les études d’Hubert de la Roche avec les Debon, Leterrier, Moine et Stussi. Bernard Poty de son coté initie avec Jacques Touret et Alain Weisbrod l’étude des fluides géologiques qui sera une autre marque de fabrique du CRPG. En même temps les recherches géochronologiques débutaient avec des travaux pionniers de Jean-Louis Zimmermann pour l’utilisation des isotopes radiogéniques en plein essor à cette époque.

Photographie de Marcel Roubault, fondateur du CRPG
Marcel Roubault en 1956, fondateur du CRPG
Photographie de Hubert de la Roche
Hubert de la Roche, deuxième directeur du CRPG

Les années 70 développent le CRPG sur ces bases. La pétrologie expérimentale prend une place importante et des chantiers exotiques et durables apparaissent avec les travaux pionniers de Patrick Le Fort en Himalaya. Jean-Laurent Mallet ouvre une voie nouvelle de géomodélisation et géologie numérique qui conduira au groupe GoCAD. Au tournant des années 80, les recherches sur la géologie de l’uranium tiennent une place importante qui conduisent Bernard Poty et son équipe à la création du CREGU. Simon Sheppard, puis Francis Albarède et Annie Michard amorcent les développements majeurs de la géochimie des isotopes stables et radiogéniques et une diversification des objectifs de recherches en particuliers vers le manteau et les cycles géochimiques globaux. La géologie structurale se développe vers de nouveaux horizons avec l’arrivée d’Anne-Marie Boullier, Jimmy Bertrand, Arnaud Pêcher. La pétrologie évolue sous l’impulsion de Michel Pichavant, Pierre Barbey et Bill Brown.

Photographie de quatre anciens directeurs du CRPG (1970-1993)
De gauche à droite quatre anciens directeurs (1970-1993) : Bill Brown, Francis Albarède, Hubert de la Roche et Simon Sheppard.

Les années 90 voient le spectre thématique et analytique du CRPG s’élargir encore plus largement. La Cosmochimie, les gemmes, l’étude des processus de surface et l’environnement deviennent des thèmes majeurs du Centre. C’est avec les sondes ioniques de Marc Chaussidon et Etienne Deloule que le CRPG met en place un second service national de l’INSU. Bernard Marty puis Raphaël Pik et Pete Burnard développent les gaz rares. Laurie Reisberg nous initie à la diversité du cycle de l’Osmium. John Ludden met en place le premier MC-ICP-MS. Guy Libourel diversifie les applications de la pétrologie expérimentale vers des domaines aussi divers que l’inertage des déchets ou la formation des météorites. Les années 2000 sont ensuite marquées par l’arrivée en force d’une nouvelle génération de chercheurs et ITA qui reconstitue l’avenir du CRPG. Plus de la moitié du CRPG de 2011 est née après 1970.

Photographie de Jean Cases
Jean Cases, directeur en 1993-1994
Photographie de John Ludden
John Ludden, directeur en 1994-2001
Photographie de Bernard Marty
Bernard Marty, directeur en 2001-2007
Photographie de Christian France-Lanord
Christian France-Lanord, directeur 2008 - 2014
Raphaël Pik, directeur en 2014-2020
Raphaël Pik, directeur en 2014-2020

Ce bref raccourci du CRPG serait incomplet sans souligner le rôle majeur de son environnement universitaire nancéien. Marcel Roubault avait créé un ensemble extrêmement complet alliant la formation et la recherche. Avec le temps et les divisions universitaires, ces composantes se sont largement développées avec parfois des voies indépendantes. Elles constituent aujourd’hui le plus important ensemble français de formation en géosciences. L’ILG fondé à la fin des années 80 par le trio Cases, Poty, Sheppard a organisé les laboratoires de recherches pour leur donner une cohésion régionale et nationale indispensable. L’ILG évolue ensuite en Fédération de Recherche Eau Sol Terre avec John Ludden et réunit les laboratoires de géologie avec les laboratoires de sciences du sol. Enfin en 2010, Jean-Marc Montel et Frédéric Villieras rassemblent l’ensemble des composantes recherches et enseignement dans un OSU : l’Observatoire Terre Environnement de Lorraine (OTELo). Ce dispositif fédère maintenant plus de 400 personnes et constitue en 2011 l’un des pôles les plus visibles de l’Université de Lorraine. Depuis 2013, le CRPG est devenu une Unité mixte de la nouvelle Université de Lorraine et du CNRS. Cette transformation à concrétisé les liens forts construits au fil des années entre le CRPG, l’INPL et l’UHP.

Photographie du bâtiment du CRPG en 2006
Photographie du bâtiment du CRPG en 2006
Photographie du CRPG en juin 2022
Photographie du bâtiment du CRPG en juin 2022 avec les nouvelles salles blanches (SETHLo)

Le 23 juin 2023, une journée de célébration a été organisée pour fêter les 70 ans de la création du CRPG. Environ 200 personnes (personnels du CRPG et des laboratoires environnants, de l’Université de Lorraine, du CNRS et élus locaux) sont venues partager ce moment avec, au programme, des discours institutionnels, des présentations historiques et sur le futur du laboratoire, une table ronde sur l’avenir de la recherche et l’inauguration de l’amphithéâtre Hubert de la Roche. La journée s’est clôturée avec un dîner et le concert du groupe du CRPG Double Scotch !