Description

Les reliefs montagneux à la surface des continents sont le fruit des interactions entre les processus géodynamiques endogènes, qui conduisent à l’épaississement de la croûte ou à la surrection des topographies, et les processus d’érosion, qui tendent à creuser ces topographies puis à les effacer et qui sont gouvernés pour partie par les variables climatiques exogènes. En dépit d’un cadre général bien établi depuis plus d’un siècle, de nombreuses questions demeurent sur la construction et l’aplanissement des reliefs terrestres. En particuliers, les rôles respectifs des processus endogènes et exogènes et les rétroactions qui les lient restent mal quantifiés, tout comme la rapidité des processus qui gouvernent l’évolution d’une chaîne de montagne, d’un plateau orogénique ou celle des épaules de rift.

Le thème de recherche Tectonique, Erosion et Evolution du Relief (TEER) s’est fixé comme objectif d’avancer sur ces questions fondamentales en approfondissant plusieurs grandes questions :

  • Au cours de l’évolution d’une chaîne de montagne, quels rôles jouent les variables structurales et lithologiques (héritage structural, présence de sel et de niveaux de décollement), quels sont les lois qui gouvernent les mécanismes de déformation sur les failles?
  • Est-ce que ces variables sont sujet aux couplages avec les processus exogènes ?
  • Comment remonter à l’histoire de la tectonique et/ou de l’érosion d’une surface continentale (chaîne de montagne, épaule de rift, zone anorogénique) pour y identifier une réponse aux variations tectoniques ou climatiques ?
  • En préambule ou en corollaire à la question précédente, comment à partir d’observations géomorphologiques, de mesures sur les systèmes actuels et de mesures expérimentales construire un ou des modèles conceptuels ou numériques permettant de comprendre les phénomènes d’érosion et de transport des sédiments depuis les reliefs jusqu’aux bassins de dépôts ?
  • Est-ce qu’au cours du Cénozoïque, les érosions physiques et chimiques des reliefs terrestres ont gouverné l’évolution du climat terrestre, ou à l’inverse l’évolution du climat a-t-elle conditionné l’amplitude de l’érosion notamment au cours des derniers millions d’années ?

Pour étudier et répondre à ces questions, notre groupe de recherche s’appuie sur un large éventail de disciplines (géochimie, géomorphologie, tectonique, télédétection, terrain), ce qui permet d’avoir une vision intégrée des problèmes abordés. Plus spécifiquement, nous mettons en œuvre ou développons de nombreux outils et méthodes qui permettent, de quantifier les mécanismes impliqués à différentes échelles de temps et d’espace. Pour cela nous nous appuyons sur une approche multi-méthodes qui nous permet de dater les objets géologiques, de mesurer les vitesses de déformation, celles d’érosion et de sédimentation et de tracer les provenances. Ceci inclut du travail de terrain au travers d’études structurales, sédimentaires, et/ou géomorphologiques, des analyses chimiques, isotopiques, thermochronologiques, cosmogéniques ou magnéto-stratigraphiques,  l’analyse d’enregistrements sismiques, d’images satellitaires ou de topographies numériques, et, enfin, de la modélisation numérique et expérimentale.

Pour en savoir plus

Dans la tectonique des plaques les marges des continents sont en évolution continuelle. Elles peuvent être soumises à des cycles d’extension-convergence qui verront des phases de création de rift, puis de collision avec création de chaîne de montagne. Les chantiers de ce thème se penchent sur les grandes questions relatives à l’évolution des marges continentales,  à l’initiation de leurs inversions et de la collision qui en suit.

Rifting: le cas du rift de Corinthe : (M. Ford)

A travers ce chantier, les grandes questions qui seront abordées concernent la géodynamique et la tectonique distensive de la croûte dans une zone de rifting peu évoluée : comment se matérialise et se localise l’ouverture ? Quel est le rôle des structures préexistantes dans la localisation de la déformation ? Quel est le contrôle postérieur sur la migration de l’activité des failles vers le centre du rift ?  Comment des segments de failles naissent puis se connectent pour former des épaules de rift continues ? Pour répondre à ces questions les chercheurs du thème impliqués développeront une approche pluridisciplinaire comprenant l’étude des séries sédimentaires exhumées au mur des failles normales, celle de coupes sismiques et forages dans le Golfe de Corinthe pour étudier les séries déposées en mer (collaboration Rob Gawthorpe) et la reconstruction de l’histoire de l’exhumation via des analyses thermochronologiques.

Phase précoce de la collision: le cas des Alpes (M. Ford)

Si l’histoire de la formation des Alpes est maintenant relativement bien documentée, plusieurs interrogations demeurent concernant les premiers stades de la collision. En particulier, la réponse flexurale 3D précoce de la marge européenne jusqu’au début de la collision avec la plaque Adriatique reste encore mal contrainte. Pour mieux documenter cette flexure, en collaboration avec C. Carpentier (GéoRessource) notre équipe se propose d’étudier et d’évaluer, via une approche tectono-stratigraphique principalement de terrain, les paramètres climatiques et structuraux qui contrôlent le développement de carbonates transgressives au début des bassins d’avant pays

L’âge de l’initiation de la collision Alpine et les mécanismes associés seront étudiesThermochronologie détritique sur des archives sédimentaires pré et L’étude de la flexuration par une analyse tectonosédimentaire

Déformations post- et intersismiques (S. Daout, J. Charreau, J. Lavé)

La croûte supérieure se déforme pour bonne part de manière cassante à la faveur de ruptures sismiques. Même si le comportement de la croûte est étudié depuis plus d’un siècle, la géodésie et la sismologie très basse fréquence ont permis assez récemment d’enrichir notre vision de cette déformation et du cycle sismique, relativement au couplage sismique, aux lois de comportements des failles, à la notion de séismes lents, aux différents types de déformations post-sismiques et intersismiques… Le modèle classique simplifié du cycle sismique associe la déformation de la croûte supérieure à la phase co-sismique. De nombreuses zones tectoniques montrent néanmoins, que de manière pérenne ou temporaire, certains segments de failles glissent de asismiquement, ou qu’une part non négligeable de la déformation se fait durant la phase post-sismique.

Pour comprendre la dynamique en profondeur et les lois qui gouvernent les déformations sur les failles et en dehors,  il est nécessaire de pouvoir quantifier les déformations intersismiques ou post-sismiques en surface de manière continue?

Bien que cette thématique ne soit pas historique au CRPG, l’arrivée au laboratoire de S. Daout (MCF) en 2021 permettra d’ouvrir ces nouveaux axes de recherches grâce notamment au développement d’approche en télédétection, nouvelles au CRPG.

En effet, l’interférométrie InSAR en série temporelle permettra d’identifier des taux de déformations de faible amplitude. La déformation en 3D pourra être reconstruite en combinant InSAR et corrélation d’images. Ces méthodes pourront être couplées et associées aux approches morphotetconiques historiquement développées au CRPG qui permettent de quantifier les déformations sur des échelles de temps géologique (ka à Ma).à. Modélisation de la déformation d’un prisme tectonique au cours du cycle sismique avec un modèle incluant rhéologies visco-elasto-plastiques et loi de friction de type « rate and state » (coll. à définir)

La sensibilité des processus érosifs aux différents forçages, en particulier climatique, conditionne l’évolution des surfaces continentales aux changements climatiques du Quaternaire comme elle conditionne d’une certaine manière la réponse aux changements futurs du climat. Comprendre cette sensibilité est donc clé pour mieux gérer nos environnements dans le futur et l’habitabilité de notre planète. Cela passe par plusieurs approches sur les différents éléments du paysage : versant, glaciers, réseau hydrographique, plaine de dépôt … Le thème se propose d’aborder quelques aspects de ce vaste problème.

Les grands glissements de terrain (J. Lavé, S. Daout)

Dans les chaînes de montagne actives, les glissements gravitaires sont le principal processus d’érosion des versants, processus qui limite les pentes et l’altitude des reliefs. Habituellement cette contribution majoritaire à l’érosion est associée à des glissements rapides qu’ils soient déclenchés par des précipitations soutenues ou des séismes. Néanmoins le catalogue des types de glissements est très étendu et inclut notamment les processus de versant lents et progressifs. Si les études cas dans les Alpes de grands glissements de versant lents sont nombreuses, beaucoup de questions demeurent.

Par exemple, quels sont les facteurs à l’origine des  grands glissements de versant ? Quels facteurs conduisent à un glissement lent plutôt qu’à un glissement rapide ? Quelle est la contribution des glissements lents à l’évolution des paysages de montagne et au bilan érosif ?

Répondre à ces questions est crucial pour mieux comprendre la dynamique de ces grands glissements qui représentent un aléa naturel important dans des milieux montagneux de plus en plus anthropisés.

Pour cela le thème associera des études de terrain en Himalaya (peu étudié et possibilité de tester les contrôles climatiques ou sismiques), des datations cosmogéniques sur escarpement, de l’InSAR et de la télédétection à de la modélisation numériques par éléments discrets en incluant le rôle de l’eau et de l’altération profonde.

Incision et évolution des rivières de montagne (J. Lavé, Postdoc X)

Pour comprendre et prédire le comportement des rivières et du paysage aux forçages tectoniques ou climatiques, il est essentiel de quantifier les processus d’érosion, notamment l’incision fluviale, et de définir les lois physiques qui les gouvernent. Pour répondre à cette problématique des approches expérimentales sont menées dans deux canaux annulaires instrumentés afin d’évaluer le rôle des différents paramètres impliqués dans l’érosion (taille et flux de charge sédimentaire, nature du substrat, vigueur de l’écoulement) et de construire un modèle physique de l’érosion fluviale instantanée. En parallèle, pour effectuer une transposition d’échelle, c’est à dire comprendre ce qui contrôle l’évolution à court et long termes des rivières, ces relations sont implémentées dans des codes numériques d’évolution 2D des rivières (i.e. le profil en long de la rivière et la section transverse du chenal).

De tels modèles intégrés sont ensuite confrontés à des mesures d’érosion réalisées dans des rivières himalayennes très actives. Des développements menés sur un capteur d’érosion permettent notamment de suivre au cours des crues l’amplitude de l’érosion des berges ou du fond des rivières. L’objectif final est d’étudier les formes résultantes des paysages, et la sensibilité de ces formes tout comme celle de l’érosion, vis à vis des forçages climatiques et tectoniques, et ensuite de fournir un cadre interprétatif aux nombreux systèmes naturels étudiés dans le thème ou ailleurs.

Erosion et évènements extrêmes (P.-H. Blard, J. Charreau)

Nombres d’études théoriques sur l’érosion des versants ou du réseau hydrographique pointent vers un rôle important des évènements extrêmes (sismiques ou climatiques) dans l’érosion du paysage (longues périodes de semi-quiescences entrecoupées d’évènements sporadiques et morphogènes). Si tel est le cas, l’augmentation des évènements extrêmes prédite comme associée au réchauffement climatique en cours pourrait avoir un impact géomorphologique et sociétal majeur. Bien comprendre l’impact de ces évènements extrêmes apparaît alors comme un enjeu important.

Pour cela il est nécessaire de bien documenter et caractériser  l’empreinte morphologique qu’un évènement extrême laisse dans le paysage. Quelle est sa contribution au bilan érosif des reliefs ? Quelle mémoire garde le système morphologique de cet évènement extrême ? Peut-on retrouver/identifier des évènements extrêmes dans le passé et quels sont les temps de retour associés ? Ces informations permettront de mieux prévoir l’avenir et mieux gérer les infrastructures de nos territoires.

Par exemple, l’occurrence de la tempête Alex en 2020 a eu un impact majeur sur la vallée de la Vésubie. L’analyse du signal cosmogénique dans les sables de rivière a pu garder une trace de cet évènement. Or, les signaux 10Be pré-Alex du bassin du Var et de la Vésubie ont été bien caractérisés au cours de la thèse d’Apolinne Mariotti. Un échantillonnage sur plusieurs mois et années, suite à cette tempête, permettra de suivre comment le sédiment garde mémoire de la tempête et à quelle vitesse les sédiments sont exportés jusqu’au Var.   Une analyse d’archives sédimentaires marines, en collaboration avec Geoazur, l’Ifremer et d’autres laboratoires permettra, sur la base des caractéristiques géochimiques et géomorphologique de l’évènement Alex, d’identifier d’autres événements extrêmes similaires dans le passé et ainsi de préciser les temps de retour possibles de ce genre d’aléa climatiques.

Processus de transport et de stockage sédimentaire au niveau d’une marge (C. France Lanord)

A la limite entre domaines continental et marin, la marge et la zone deltaïque d’une grande rivière exportant les sédiments issus de l’érosion d’une chaîne de montagne jouent un rôle essentiel de tampon et de transfert des sédiments vers les cônes sous-marins profonds. C’est le lieu d’accommodation des variations eustatiques, à la limite entre des processus de transport sédimentaires très distincts. De nombreuses questions demeurent.Comment se fait le transfert et l’export des sédiments au niveau d’une zone deltaïque et de la marge associée ? Est-ce contrôlé par les crues et apports sédimentaires en amont, ou plutôt par la dynamique côtières, les évènements de tempêtes et de typhons ?

Pour répondre à ces questions l’équipe s’appuie sur des missions océanographique avec carottage pour prélever et analyser les archives sédimentaires, sur l’étude des flux des rivières par ADCP immergé, échantillonnage des sédiments dans la colonne d’eau, géochimie des sédiments…

L’érosion qui façonne nos paysages et nos environnements répond en particulier aux forçages climatiques et tectoniques. Si la réponse au forçage tectonique est assez bien comprise, la réponse au forçage climatique est davantage discutée : l’impact du refroidissement tardi-Cénozoïque est assez largement débattue tant au niveau mondial qu’au niveau local. Mieux comprendre cette réponse érosive lors de ces changements climatiques majeurs permettra probablement de mieux prévoir l’évolution de nos paysages dans le futur en réponse à des changements climatiques d’amplitude similaires.  

Histoire érosive et réponse aux forçages climatiques d’une zone anorogénique (J. Charreau, PH Blard)

Pour s’affranchir de la composante tectonique, et étudier l’impact du climat, l’étude de zones anorogéniques ou faiblement orogéniques apparaît comme une évidence. Parmi les surfaces continentales tectoniquement stables, l’Afrique de par la diversité des climats qui l’affectent, et l’absence d’englacements quaternaires permet de tester et d’isoler le rôle des cycles d’intensité de précipitations au cours du Quaternaire sur l’érosion des sols. L’équipe TEER tentera de déterminer si ces zones particulières ont subi des changements érosifs en lien avec le refroidissement tardi-Cénozoique.

Les paleotaux d’érosion seront reconstruits à partir des nucléides cosmogéniques mesurés dans les enregistrements sédimentaires offshore ou onshore (collaboration IFREMER) en divers bassins africains (Ogooué, Congo, Madagascar) et dans les sables actuels des rivières. Ces mesures seront associées à des traçages de sources par double datations et proxy géochimiques et les processus de transport seront étudiées via une modélisation numérique du paysage (coll. S. Carretier au GET).

Histoire érosive et réponse aux forçages tectoniques et climatiques d’une zone orogénique (C. France Lanord, A. Galy, J. Lavé)

La collision Inde-Asie représente un laboratoire de choix concernant les problématiques d’interactions entre tectonique, climat et érosion. On y trouve des climats très arrosés comme en flanc sud himalayen à très arides sur la bordure nord-nord-ouest du plateau tibétain. La variété des situations permet d’envisager différents cas d’études notamment la différence de comportement entre un bassin aride endoréique et un bassin très arrosé. Dans le premier cas, comme par exemple le bassin du Qaidam, l’enregistrement sédimentaire va permettre d’identifier l’endoréisme, en lien éventuel avec la surrection d’un pli ? Comment combiner les informations des apports fluviaux et celles des apports éoliens ?

Dans le deuxième cas, il s’agit de capitaliser sur 25 ans de recherches sur l’érosion en Himalaya au CRPG pour produire une synthèse de la production et de l’export des sédiments entre l’Himalaya et le cône du Bengale.

Dans le système himalayen, des variations dans les enregistrements chimiques (carbonates, altération) ou isotopiques (Nd, Sr) sont visibles depuis 20Ma dans les forages du cône du Bengale : qu’est-ce que cela nous dit l’évolution de l’érosion dans la chaîne himalayenne, quelle part est imputable au transport dans la plaine d’avant pays, sur la marge ou dans le cône sous-marin ?

Vie du thème

Marius HuberDynamique des grands glissements de versant : modélisation et étude de cas en Himalaya
Direction : Jérôme Lavé & Luc Scholtes (UCM)

Résumé : Les chaînes de montagne sont le lieu d’une activité érosive intense et à ce titre sont affectées par de nombreux mouvements et glissements de terrain. Ces mouvements de terrain présentent des tailles et des vitesses d’évolution extrêmement variables, pouvant donner lieu à des glissements catastrophiques comme à des effondrements lents et progressifs. Ces derniers concernent en général l’ensemble du versant d’une montagne et sont souvent précédés d’un début de fracturation à grande échelle du versant et de l’apparition de déformations de surface (DSGSD). La compréhension de ces phénomènes relève aussi bien de la recherche fondamentale pour définir les modalités de l’érosion à long terme des orogènes, que d’enjeux sociétaux en lien avec l’étude de l‘aléa gravitaire des régions montagneuses.

L’objectif de la thèse est de mieux comprendre la dynamique des grands glissements de versant depuis les premiers stades de fracturation, jusqu’aux méga-glissements catastrophiques, en passant par la phase de mouvements lents et évolutifs. Il s’agit entre autre de comprendre l’influence des différents facteurs (anisotropie de structure, géométrie de la vallée, altération profonde, etc) sur cette dynamique. La thèse se propose d’aborder cette compréhension par deux leviers : un volet de modélisation numérique, complété par un volet d’étude de glissements en Himalaya. Le volet de modélisation numérique s’appuie sur un code aux éléments discrets (code open source YADE DEM) dont l’intérêt principal est sa capacité à décrire explicitement les mécanismes de rupture progressive (initiation, coalescence et propagation des fractures) à l’origine des grands glissements. La démarche vise à étudier de manière systématique et paramétrique les conditions requises pour créer, propager et déstabiliser de grands glissements de versant. Le volet dédié à l’étude d’objets naturels s’intéresse à l’étude de glissements bien identifiés dans l’Himalaya central, qu’ils en soient au stade précoce sous forme de grands glissements de versant lents et évolutifs de type DSGSD, ou qu’ils aient déjà donné lieu à des grands glissements catastrophiques. Dans le détail, il s’agit de caractériser l‘activité des versants à partir de topographies numériques haute résolution, d’étude de terrain pour décrire les objets et leur contexte structural, et de datation des miroirs de fractures par isotopes cosmogéniques (CRN). En complément, la description et la datation de quelques très grands dépôts de glissements (stade ultime de la déstabilisation du versant) par 14C, CRN ou OSL seront effectuées afin d’estimer leur fréquence moyenne d’occurrence ainsi que les volumes mobilisés.

Julien LégerReconstruction de l’orogenèse précoce et des sources des sédiments dans la zone de liaison entre les Alpes et les Pyrénées (Crétacé supérieur – Paléogène)
Direction : Mary Ford & Raphaël Pik

Résumé: Ce projet de thèse est consacré à la reconstruction de l’orogenèse précoce
et des sources des sédiments dans la zone de liaison entre les Alpes et les Pyrénées (Crétacé supérieur – Paléogène). Pour ce faire, il utilisera une approche de traçage “source to sink” combinée à une approche tectono-sédimentaire de bassins spécifique à travers le Sud Est de la France, et sera appuyé par des doubles datations de zircons
détritiques, avec les systèmes U / Pb et (U-Th-Sm)/ He. La double-datation est réalisée avec une procédure double-ablation in-situ, et le projet de thèse vise également à donner une évaluation complète et réaliste de cette méthode, en terme de biais et de précision.

Etienne Large – Taux de dénudation passés en Afrique tropicale

Direction : Julien Charreau & Pierre-Hanri Blard

Résumé : La dénudation est un paramètre clé contrôlant l’évolution de la surface de la Terre , la production des sols  ou encore l’évolution des orogènes.  Sur des échelles de temps géologiques, elle influence également l’évolution de la teneur en CO2 de l’atmosphère. Déterminer “comment, quand et où” les taux de dénudation réagissent aux changements climatiques est donc essentiel. Parmi les changements climatiques majeurs qui se sont produits dans le passé, le refroidissement global qui s’est produit au cours de la fin du Néogène, et qui se caractérise par le début des glaciations et des oscillations quaternaires, a été l’un des refroidissements les plus rapides et les plus importants. Or, les volumes de sédiments dans le bassin marins et continentaux semblent montrer une augmentation apparente par 3 au cours des 3 à 4 derniers Ma, suggérant des changements drastiques dans les taux de dénudation. L’hypothèse de recherche est que cette accélération de la dénudation est liée au début des cycles climatiques quaternaires à haute fréquence et non à l’érosion des glaciers eux-mêmes.

L’objectif de la thèse est donc de tester cette hypothèse de recherche en fournissant un enregistrement fiable, détaillé et direct de la dénudation de la fin du Néogène à l’actuel dans une région qui n’a été ni recouverte de glace ni significativement active tectoniquement au Quaternaire : l’Afrique tropicale.

Pour atteindre ces objectifs, Etienne Large reconstruit les taux de dénudation récents (102-105a) et plus long termes (0-800ka et 0-10Ma) à partir des analyses des concentrations de nucléides cosmogéniques de sédiments actuels et passés associés des rivières associées aux bassins de l’Ogooué (Gabon), du Congo et au SO de Madagascar.

21 janvier 2020 – Apolline Mariotti
Impact du dernier cycle glaciaire interglaciaire sur la dénudation dans les Alpes Maritimes Françaises.
Direction : Pierre-Henri Blard & Julien Charreau (CRPG)
Contact actuel : apolline.mariotti@univ-lorraine.fr (contractuelle CRPG)

ANR PANTERA – Taux de dénudation passés en Afrique tropicale

P.I: J.Charreau

Résumé: La dénudation est un paramètre clé contrôlant l’évolution de la surface de la Terre. Déterminer “comment, quand et où” les taux de dénudation réagissent aux changements climatiques est donc essentiel. Parmi les changements climatiques majeurs qui se sont produits dans le passé, le refroidissement global qui s’est produit au cours de la fin du Néogène, et qui se caractérise par le début des glaciations et des oscillations quaternaires, a été l’un des refroidissements les plus rapides et les plus importants. Or, les volumes de sédiments dans le bassin marins et continentaux semblent montrer une augmentation apparente par 3 au cours des 3 à 4 derniers Ma, suggérant des changements drastiques dans les taux de dénudation. Ces accélérations de volumes ont été observées dans divers contextes tectoniques, climatiques et dans les régions glaciaires et non glaciaires. L’hypothèse de recherche est donc que cette accélération de la dénudation est liée au début des cycles climatiques Quaternaires à haute fréquence et non à l’érosion des glaciers eux-mêmes. Cependant, la réalité de cette accélération des taux de dénudation est encore très controversée et ceci principalement parce que, dans les enregistrements reconstruits, le signal lié uniquement aux oscillations climatiques est oblitéré par ceux liés à la tectonique et / ou à la dynamique des glaciers. Afin de révéler ce signal propre aux oscillations et ainsi tester l’hypothèse de recherche, il est nécessaire de quantifier les taux de dénudation passés dans des régions qui n’ont jamais été ni englacées ni tectoniquement actives au cours du Quaternaire.
L’objectif de PANTERA est donc de tester cette hypothèse de recherche en fournissant un enregistrement fiable, détaillé et direct de la dénudation de la fin du Néogène à l’actuel dans une région qui n’a été ni recouverte de glace ni significativement active tectoniquement au Quaternaire : l’Afrique tropicale. Pour atteindre ces objectifs, le projet reconstruira les taux de dénudation récents à partir des analyses des concentrations de nucléides cosmogéniques de sédiments présents et passés associés à trois bassins principaux avec, du nord au sud, l’Ogooué, le SE du basin du Congo et SO de Madagascar. Le projet aura pour objectif de reconstruire les taux de dénudation sur des échelles de temps courtes (0-900ka) afin d’étudier plus spécifiquement l’influence de la cyclicité Quaternaire. Il aura aussi objectif de reconstituer les taux de dénudation sur des échelles de temps plus longues (0-10Ma) afin d’identifier l’impact de l’installation des glaciations.Nous analyserons les sédiments échantillonnés dans des carottes marines forées par SHOM (Ogooué: 0-200ka) et l’ifremer (Madagascar: 0-900ka). Nous analyserons également plusieurs archives continentales notamment des affleurements naturels du Néogène, des terrasses fluviales du Pléistocène mais aussi des carottes forées dans des sédiments Néogènes au centre du bassin du Congo. Par ailleurs, les taux de dénudation récents seront déterminés par des analyses du sable de rivière modernes. Le projet comprend également une analyse quantifiée des processus de transport via de la modélisation d’évolution des paysages et en couplant plusieurs nucléides cosmogéniques (14C, 10Be, 21Ne, 26Al). Le projet reconstruira aussi les sources des sédiments et l’histoire du soulèvement. Il s’appuiera pour cela sur une double datation U-Pb / U-Th / He sur les grains de zircon détritiques et sur des mesures géochimiques. Le projet permettra de mieux comprendre l’impact des glaciations quaternaires sur les taux de dénudation mais devrait également intéresser un plus large public travaillant sur les flux dans les grands bassins, les processus sédimentaires, la tectonique, les changements paléoenvironnementaux en Afrique et l’impact anthropique.

ANR WIVA – The width of valleys

P.I: S. Carretier (GET), P.I. au CRPG: J. Lavé 

Résumé: Rivers flow in valleys of varying width, which they have not only deepened but also widened over time. The widening of river valleys (without a glacial legacy) occurs when the river comes into contact with the edges of the valley. This occurs during extreme floods but also through slow lateral migration of the channels. The evolution of the width of the valleys plays a major role in the transfer rates of sediments to the basins, in the capture of CO2 over geological time or in the evolution of ecosystems. However, due to the different time scales involved (day->ka) and the lack of methods to quantify average lateral erosion over millennia, the processes of valley widening and the corresponding lateral erosion law are very poorly understood. The objective of the WIVA project is to establish an average valley widening rate law and to implement this law in landform dynamics models. This law will be constrained by quantifying for the first time the long-term lateral erosion of valley sides (>ka) by their 10Be content at slowly eroding sites (Andes-France), by experimenting with relief dynamics in a scale model, by monitoring current lateral erosion by innovative methods (Lidar and erosion sensors) at rapidly eroding sites (Siwaliks-N. Zeeland), by 1:1 scale experiments of lateral erosion by coarse sediment impact and by modelling the fluvial dynamics to link these scales of observation. In our consortium we have brought together developers of these approaches and specialists of the studied field sites. By implementing these laws in dynamic landform models we will unlock outstanding and old questions (formation of river terraces, buffering of sediment fluxes towards the basins, role of extreme events in the erosion hazard and on the long-term levelling of the topography) of interest to a broad community on the topographic and sedimentological record of pre-anthropic palaeoenvironmental variation and erosion hazard.

Cafés TEER à venir :

Aucun évènement

Cafés TEER passés :

avril 2024
Date et heure Description
11 avril 2024
13:00
Etienne Large (CRPG)

« Age of deposition versus age of remobilized sediments in turbidites and implication for the duration of transport »

et

« Recent denudation rates of southwestern Madagascar from a 10Be analysis of river sand samples »

9 avril 2024
11:00
Thomas Ferrand (Institut Langevin, ESPCI Paris)

La pétrologie : outil indispensable pour interpréter les données géophysiques

février 2024
Date et heure Description
20 février 2024
13:00
Paul Ionescu (étudiant L2, CRPG)

Terrasses alluviales d’Oman: indice d’un soulèvement récent?

janvier 2024
Date et heure Description
23 janvier 2024
13:00
Discussion du DOR – évolution du thème à 5 ans et postes EC/C souhaités
décembre 2023
Date et heure Description
19 décembre 2023
13:00
Alexis Derycke (CRPG)

Patagonia, a geological block between subduction and ocean opening

Résumé: A short presentation about my PhD thesis field : the Deseado Massif in Patagonia. In few word, this (mainly geological) presentation gonna introduce the geological history of the Patagonian block and discuss it potential as study area for deciphering the “plate or plume” model for the Atlantic opening mechanism.

octobre 2023
Date et heure Description
24 octobre 2023
13:00
Marius Huber (CRPG)

New time constraints on giant landslides in the Annapurna Massif

17 octobre 2023
13:00
Martin Nauton-Fourteu (University of Galway)

Palaeoweathering in the sedimentary record: Testing a multiproxy approach for improved weathering intensity reconstruction

10 octobre 2023
13:00
Pauline Delorme (Hull University)

From grain transport to landscape dynamic

juillet 2023
Date et heure Description
20 juillet 2023
13:00
Florian Leder (CRPG, M2)

Monitoring landslides in central Nepal using radar image correlation and comparison of Digital Terrain Models

11 juillet 2023
13:00
David Jousselin (CRPG)

Vitesses et causes du soulèvement du massif d’Oman

Résumé: David nous présentera en préambule différentes observations suggérant un soulèvement récent ou actif. L’ophiolite y est couverte par des sédiments marins tertiaires, ce qui suggère que son relief est récent. La disposition de terrasses alluviales le long des «wadis» suggère aussi un soulèvement récent. Des études sur des terrasses marines montrent un soulèvement de la côte depuis 20 000 à 700 000 ans, avec des taux de soulèvement surprenants et contradictoires (de 0.5 à plus de 6 mm/an!). Il serait intéressant de voir si l’étude des terrasses dans l’ophiolite peut aider à comprendre la cause et l’évolution de ce relief.

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