Atacama : cap sur Mars

Jessica Flahaut et Mélissa Martinot.

S’étendant sur près de 1600 km entre la côte à l’Ouest et la cordillère des Andes à l’Est, le désert d’Atacama au Chili représente le désert le plus aride sur Terre (en dehors des pôles). Dans sa partie centrale, hyperaride, les précipitations annuelles ne dépassent pas les 2 mm/an. A l’Est, le désert inclut une portion volcaniquement active des Andes, la faune et la flore apparaissent discrètement autour des points d’eau présents sur l’altiplano, à des altitudes > 4000 m. La diversité de ses formations géologiques et l’absence de nuages et de végétation font de ce désert un excellent terrain d’entrainement pour tester et calibrer les outils de télédétection planétaire. Les prédictions orbitales peuvent ensuite être confrontées à la «vérité-terrain».

Le désert d’Atacama est aussi réputé comme un excellent analogue à certains environnements martiens et lunaires, et permet de mieux appréhender certains processus magmatiques et sédimentaires à l’œuvre sur ces corps extraterrestres. Les études réalisées ont permis, entre autres, d’étudier 1) la diversité minéralogique et zonation au sein des «salars», dominés par des chlorures ou par des sulfates, en fonction de la nature du sous-sol, 2) le lien entre la géométrie 3D des coulées et dômes volcaniques, et les propriétés physiques et chimiques de leurs magmas, 3) la présence d’organismes extrêmophiles dans ces milieux hyperarides voire hypersalins, et donc le potentiel astrobiologiques de certains dépôts équivalents sur Mars.

Riches en ressources naturelles, le désert est parsemé de mines, parfois abandonnées, de soufre, fer, cuivre, nitrites, et de lithium et bore, extraites des 100 000 km2 d’évaporites déposés par les lagunes d’Atacama.