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Date/heure
Date(s) - 10 janvier 2025
13 h 15 min - 14 h 15 min

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10 janvier 2025, 13h15 salle de réunion du CRPG | Marwane Mokhtari (ENS Lyon)

Conditions de formation des composants chondritiques : expériences et modèles

Résumé :

Les compositions élémentaires et isotopiques des chondrites témoignent de l’importance des processus d’évaporation et de condensation dans la formation de ces objets et de leurs constituants. Si les modèles de condensation d’un gaz de composition solaires se sont révélés efficaces pour expliquer la formation de certaines phases (corindon, hibonite, olivine, pyroxènes, feldspaths…), les teneurs en fer des olivines attendues dans de telles conditions sont bien plus faibles que celles mesurée dans les chondrites. Cela semble plaider pour des processus de condensations dans des conditions plus oxydantes que la nébuleuse solaire moyenne. J’ai donc étudié le comportement des éléments majeurs et traces au cours de la condensation d’un gaz solaire enrichi en éléments constitutifs de la poussière (oxygène et métaux). Un tel enrichissement se traduit par une augmentation de la fugacité en dioxygène, ainsi que des pressions partielles des éléments condensables ce qui permet la stabilisation de liquides silicatés dans des conditions de basse pression. Les grains présolaires sont des minéraux micrométriques formés autour d’étoiles géantes ou de supernovae, en témoignent leur composition isotopique, avant de rejoindre le nuage moléculaire à partir duquel s’est formé le système solaire. Ces grains sont donc d’une grande importance pour la compréhension des flux de matière et de poussières à l’échelle interstellaire. La plupart des grains présolaires identifiés ont une composition très réduite (SiC, TiC, graphite, diamant), ce qui traduit une condensation dans des conditions plus réductrices que la nébuleuse solaire. Les conditions de formation de ces grains ont été largement étudiées par des modèles thermodynamiques de condensation, mais aucune validation expérimentale de ces résultats n’a été proposée à ce jour. Au cours de cet exposé je présenterai une approche expérimentale de la condensation dans des conditions réductrices. Si certains résultats expérimentaux sont en accord avec les prédictions des modèles, d’autres au contraire s’en éloignent. C’est notamment le cas du fer, qui forme préférentiellement du FeSi dans ces conditions réductrices, plutôt que Fe et Fe3C, les phases généralement considérées dans les modèles thermodynamiques de condensation.