Le Tianshan : les montagnes célestes sur la route de la soie

Julien Charreau

Le Tianshan, ou « montagnes célestes » en chinois, domine les reliefs d’Asie Centrale sur près de 2000 km avec plusieurs sommets dépassant 7000 m. Situé l’extrême ouest de la Chine, il représente une barrière naturelle entre le Moyen Orient et l’empire du milieu.

Il est traversé par plusieurs itinéraires commerciaux anciens, appartenant à la route de la soie, qui ont permis l’exportation des étoffes chinoises vers l’Occident. Il appartient aujourd’hui à la plus vaste province politique chinoise : le Xinjiang, une région aux fortes diversités culturelles et ethniques. La chaîne actuelle est en grande partie liée à la collision entre l’Inde et l’Asie qui, au Cénozoïque, a réactivé les anciennes structures et rajeuni sa topographie. Aujourd’hui terre de toutes les attentions pour ses richesses minières et pétrolières, les montagnes célestes accommodent jusqu’à 40% du raccourcissement entre l’Inde et l’Asie et représentent donc aussi une zone clé pour l’étude des processus fondamentaux liés à cette collision majeure. Situé dans la zone la plus intracontinentale du monde, le Tianshan est également bordé par deux grands bassins sédimentaires qui offrent ainsi des archives précieuses pour l’étude des changements climatiques passés. C’est pourquoi, depuis quelques années, le CRPG a porté son regard sur cette région particulière dans le but de mieux contraindre les vitesses de déformation depuis plusieurs millions d’années mais également dans celui de contraindre l’évolution de taux d’érosions il y a 2-4 Ma lors de l’installation des cycles glaciaires sur Terre.